Chose promise, chose dûe mes bons amis, le voici le voilà. Et il tombe plutôt à pic car votre douce Frénégonde est en pleine crise de misanthropie aigüe. Pourquoi les réseaux sociaux (que j'utilise peu par ailleurs) et un blog me direz-vous ? Une forme d'exhibitionnisme malsain peut-être ? Mais laissez moi vous expliquer pourquoi je n'aime pas les gens parce que je les aime trop. Conceptuel isn't it ?
Je me suis penchée sur le problème car ma douce et tendre moitié était plongée dans un abîme de perplexité : "Comment tu peux être à la fois trop gentille et trop serviable et détester les gens à ce point ?" . Bien résumé, Johnny. Ayant souffert d'un... manque affectif profond pour donner dans l'euphémisme, je suis une chouquinette doubidoute et naïve qui irait au bout du monde pour peu qu'on donne du grain à moudre à mon estime de moi-même (qui est un concept relativement vague en ce qui me concerne). Ceci répond donc en partie à Dame Jea, perplexe sur les rectums à l'hygiène douteuse qui ont jalonné mon parcours amoureux... à une ou deux exceptions près.
En conséquence je suis d'une naïveté incroyable dans mes rapports aux autres, je les aime trop, trop vite, trop fort (ça marche aussi avec l'amitié evidemment) et... à force forcée, 99,9 % du temps, je me fais formidablement bananer. Bananage qui se solde inévitablement par un hurlement sauvage "JE HAIS LE GENRE HUMAIN" ou par une espèce de crise dépressive aigüe, en ce qui concerne la dernière occurrence marquante du phénomène...
On évitera soigneusement de parler de mon modèle familial sur-bancal, non parce que ce serait Hors Sujet (bien loin de là), mais parce que je songe à en faire le sujet d'un bouquin prochainement, vu le nombre de pages nécessaires au développement de ce point.
C'était la ma misanthropie à petite échelle, l'empirique, qui se nourrit de mon passé et de mes (dramatiques) erreurs. Mais l'espoir n'est point mort, à 26 ans, je commence à me la jouer "Live and let die".
D'un point de vue plus élargi, j'estime très peu le genre humain, son attitude écoeurante, son goût du profit au détriment de tout et de tous, sa xénophobie sauvage, son individualisme forcené, son spécisme et son mépris du vivant, sa médiocrité, sa méchanceté gratuite et son consumérisme, son hypocrisie, sa malhonnêteté ... J'en veux pour exemple l'horreur indiscible qui s'empare de moi quand je lis des commentaires sur la propagation d'Ebola tels que "c'est de la faute des Noirs de toute façon, ils vont nous contaminer nous gentils WASPS ces sauvages" (je caricature mais l'essence du commentaire est là). Sérieusement ? Depuis quand c'est un crime d'être Africain ? Encore plus au 21ème siècle... J'ai été profondément écoeurée de me prendre autant de racisme en pleine figure. Ou encore "des chats noirs abandonnés parce qu'ils ne rendent pas bien sur les selfies"... I mean... really ? Je suis épatée qu'on soit tombés aussi bas dans le superficiel le consumérisme et la bêtise.
Et comme je ne suis pas (si) mauvaise (que ça) je terminerai sur une note positive. Heureusement, au milieu de toute cette masse vaine, stupide, bornée, obtue, égocentrique et formatée, se cachent de belles personnes. Certes, il faut bien les chercher (j'affine ma méthode au fil des ans) mais il y a des gens bons (sans jeu de mots douteux...) sincères, profonds, honnêtes, altruistes et simples. A ceux là je voudrais dire merci, d'être là pour essayer de relever le niveau.
Yours, faithfully
Frénégonde